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Photo du rédacteurElise Rousse

La philosophie du yoga - les 5 yamas

Dernière mise à jour : 18 juil. 2021

Un guide pour être en paix avec le monde


Qu’est-ce que le yoga ?


Si vous pratiquez le yoga depuis un certain temps, vous connaissez certainement les asanas (postures), le pranayama (exercices de respiration) et la méditation. C’est un bon début, mais pratiquer le yoga et être un vrai yogi est loin de se résumer à cela. Il y a plusieurs milliers d’années, Patanjali a écrit les Yoga Sutras, un recueil de 196 petits versets qui nous guident vers la sagesse et la réalisation de soi à travers le yoga. L’octuple sentier du yoga, également appelé les huit membres de Patanjali est au cœur de l’enseignement de Patanjali.


Imaginez un arbre à huit branches ; chaque branche est un membre, chaque membre est séparé, mais ils sont tous connectés par les racines et le tronc. Ils ont été conçus pour nous aider à vivre une vie meilleure, pleine de sens et résolue à travers le yoga ; et pour nous aider à apaiser nos souffrances en nous rappelant notre vraie nature et que notre essence est l’amour infini et la perfection.


Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les cinq Yamas, le premier membre, mais jetons d’abord un coup d'œil sur les sept autres membres..


Les huit membres du yoga


1. Yamas – restrictions ou contrôle. Les yamas sont des règles qui interdisent certaines actions afin de nous permettre d’être bons envers les autres, envers nous-mêmes et envers l’environnement.

2. Niyamas – code de conduite qui nous permet d'adopter une attitude saine vis-à-vis de nous-mêmes.

° Saucha, pureté

° Santosha, satisfaction

° Tapas, auto-discpline

° Svadhyaya, étude de soi

° Isvara-pranidhana, abandon


3. Asana – postures physiques. À un niveau plus profond, l’asana est utilisé comme un outil pour apaiser l’esprit et pour le préparer à la méditation.


4. Pranayama – exercices de respiration ayant pour but de contrôler nos forces vitales

5. Pratyahara – retrait des sens, et plus précisément le retrait des sens par rapport à l’attachement que nous avons à des objets externes. Le but est de tourner notre attention vers l’intérieur.

6. Dharana – concentration. Pratique d’une concentration intense, généralement en se concentrant sur un objet comme la flamme d'une bougie ou l’image d’une divinité. Cette pratique entraîne le cerveau au calme et à la concentration.

7. Dhyana – méditation, contemplation parfaite. État de conscience profond sans fixation de l’attention. C’est la conscience sans jugement ni attachement ; c’est la paix qui précède la béatitude absolue.

8. Samadhi – union. État de béatitude et d’extase. Cet état se réfère à l’union avec le divin ou le véritable yoga.


 

Les Yamas


Selon Patanjali, ces cinq vœux sont totalement universels, où que vous soyez, quels que soient votre origine, votre situation actuelle ou les buts que vous poursuivez. Être « éthique » peut parfois être difficile. C’est pourquoi c’est considéré comme une pratique très importante du yoga.


1. Ahimsa, Non-Violence.

La pratique de la gentillesse et du pacifisme


« Ma religion est très simple. Ma religion est la gentillesse. » - Dalaï-Lama

Ce yama nous demande de renoncer à toute forme de violence envers les autres dans nos mots, dans nos pensées et dans nos actions. Nous devons par exemple éviter de juger ou de critiquer les autres, de nous montrer agressifs envers eux, de tuer des animaux, de jeter des déchets sur la voie publique, etc.

Ce n’est pas difficile de comprendre comment appliquer Ahimsa dans notre rapport aux autres, aux animaux ou à l’environnement, mais Ahimsa commence en fait avec nous-mêmes. Comment traitez-vous votre corps ? Comment vous parlez-vous ? Quel est votre dialogue intérieur ?

Je pense qu’être attentif à ses pensées est la clé pour pratiquer l’Ahimsa. Si nous ne sommes pas attentifs et bienveillants, nous sommes chaque jour traversés par d’innombrables pensées négatives qui nuisent à notre paix intérieure. La colère, la jalousie, la critique, la peur, le doute, l’anxiété - tous ces sentiments causent un déséquilibre à l’intérieur de nous-mêmes et peuvent être assez violents. Même lorsqu’un conflit survient ou lorsque votre ego est blessé, il est essentiel de s’entraîner à choisir des pensées pacifiques, de pardon et de compassion (envers nous-mêmes et les autres).



2. Satya, vérité

Vivre une vie honnête.


« Trois choses ne peuvent être cachées longtemps ; le soleil, la lune et la vérité. » Bouddha

Satya nous demande d’être honnêtes dans ce que nous faisons de notre vie, dans nos relations avec d’autres personnes et dans nos intentions. Le Satya signifie un engagement total en faveur de la vérité - dans nos mots, nos pensées et nos actions.


Une communication honnête et une vie intègre sont les fondements de toutes nos relations : avec nous-mêmes, mais également avec les autres et avec la société dans son ensemble. C’est pourquoi la pratique de Satya est essentielle pour vivre une vie heureuse et épanouie sur le plan personnel et professionnel.

Certaines personnes pensent cependant que le franc-parler est une forme d’honnêteté. C’est très facile d’être franc et honnête - et les personnes qui me connaissent diront que je peux moi aussi être assez franche - mais cela peut également blesser la personne qui se trouve en face de vous (ce qui n’est pas conforme à la pratique de l’Ahimsa). Est-ce que cette franchise a un but précis ? Est-ce qu’elle vous aide dans vos relations ?


Le yoga est avant tout une pratique de conscience. Pratiquer Satya en accord avec l’Ahimsa nécessite d’être conscient des effets de nos mots et de nos pensées sur les autres et sur nous-mêmes.



3. Asteya, ne pas voler

Ne rien prendre de nous et des autres.


« Nous n’avons pas hérité la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons simplement à nos enfants » Proverbe amérindien.

La traduction littérale d’Asteya est « ne pas voler ». Bien évidemment, on pense d’abord à l’argent, aux vêtements, à la nourriture et à d’autres choses tangibles. Mais Asteya ne se limite pas à cela. Voici d’autres subtilités et définitions à prendre en compte.

· Prendre plus de temps, d’espace et de nourriture que ce dont nous avons besoin personnellement ;

· Accumuler, stocker des choses, être avide ;

· Prendre des autres : du temps, des idées, de l’énergie, des sentiments ;

· S’approprier le travail de quelqu’un d’autre ;

· Voler les ressources de la terre en gaspillant ou en surconsommant (pensez à votre consommation d'énergie, d’eau, etc.) ;

· Prendre plus que ce que vous donnez, se demander ce que peut vous apporter une situation plutôt que ce que vous avez à apporter ;

· Placer vos besoins au-dessus de ceux des autres.


Mais vous pouvez aussi vous voler vous-même - et c’est peut-être là que commence réellement la pratique de Asteya. Vous pouvez vous voler vous-même en perdant du temps et de l’énergie ; en vous comparant aux autres ; en étant critique envers votre corps ; en dépassant vos limites. Cela vous dit quelque chose ?

Vous vous volez également vous-même lorsque vous n’êtes pas présent(e), lorsque vous ruminez le passé ou lorsque vous vous inquiétez de l’avenir. Rappelez-vous qu’être ancré(e) dans le moment présent est le meilleur cadeau que vous puissiez faire aux autres, mais aussi à vous-même.


4. Brahmacharya, self-contrôle

La capacité de modérer ses sens.


« Être établi dans la modération donne une bonne énergie de vie », sutra II 38.

Brahmacharya nous demande de nous modérer et de concentrer notre énergie (mentale, physique et émotionnelle) pour créer de l’équilibre dans notre vie. Planifier moins et garder chaque jour des périodes de calme laisse plus d’espace et de temps pour l'équilibre intérieur. Quand vous traversez la vie à toute vitesse en essayant de contrôler tout et tout le monde, en gaspillant de l’énergie, vous perdez votre vitalité et votre équilibre.


Pratiquer Brahmacharya implique également de choisir avec soin les livres et les magazines que nous lisons, la nourriture que nous mangeons, les films que nous regardons et les personnes dont nous nous entourons de manière à préserver notre énergie et à garder un esprit concentré et dynamique.


Historiquement, Brahmacharya signifiait chasteté ; mais de nos jours, il est interprété comme la modération des activités sensuelles afin de ne pas s’attarder dessus et de rester engagé et fidèle à un partenaire au sein d’une relation.


Réfléchissez-y. Combien d'énergie et de temps consacrez-vous à penser au passé ? Qui ou qu’est-ce qui aspire votre énergie vitale ? Où dépensez-vous trop d'énergie ? De quelle façon devez-vous renforcer votre auto-contrôle ?


5. Aparigraha, absence d’avidité ou absence de convoitise. .

La pratique du non-attachement et du lâcher prise

« Lorsque vous lâchez prise, vous permettez à des choses meilleures d’entrer dans votre vie. », Bouddha

Aparigraha signifie ne pas s’accrocher, ne pas s’attacher à ce que l’on possède, à ses pensées, à ses relations, à son travail ou simplement à des façons d’être. C’est le secret du lâcher-prise. Aparigraha nous apprend à ne prendre que ce dont nous avons besoin, à ne garder que ce qui nous sert dans le présent et à lâcher prise le moment venu.

Pour intégrer Aparigraha dans votre vie, reconnaissez l’abondance et pratiquez la gratitude. Vous réaliserez peut-être que vous n’avez besoin de rien d’autre que ce que vous avez déjà. Vous n’avez sans doute pas besoin d’une nouvelle paire de chaussures ou d’un nouveau pantalon de yoga pour aller avec votre nouveau t-shirt (je plaide coupable). La prochaine fois que vous aurez envie d’acheter quelque chose, prenez un moment pour vous demander pourquoi vous en avez tellement besoin - est-ce que cela vous apportera une joie durable ? Est-ce que cela vous aidera à trouver la paix ?


Et cela fonctionne également pour vos relations. À quelle(s) relation(s) vous accrochez-vous alors qu’elle(s) ne vous apporte(nt) aucune joie ni aucun bonheur ? Qui êtes-vous prêt(e) à laisser partir pour trouver la paix ?


Comment pratiquer les yamas ?


Maintenant que vous en savez un peu plus sur les cinq yamas, ce serait bien de les appliquer dans votre vie. J’avoue que travailler sur les cinq à la fois est difficile, alors pourquoi ne pas commencer par le commencement et vous laisser quelques semaines pour travailler avec un Yama à la fois ?

Si vous choisissez Ahimsa par exemple, essayez de prendre conscience de votre comportement à chaque fois que vous vous montrez agressif(ve) avec quelqu’un ou impatient(e) parce qu’une personne est plus lente que vous. Soyez conscient(e) de vos pensées lorsque vous vous parlez à vous-même de manière dure ou négative. Lorsque cela arrive et que vous constatez de la violence dans vos actions ou vos pensées, répétez simplement trois fois ‘Ahimsa’ (cela m’arrive plusieurs fois par jour, croyez-moi). Lorsque vous pensez en avoir fini avec un Yama, passez au suivant.


Lorsque vous faites face à des défis ou des épreuves, vivre selon ces cinq principes vous aide à trouver la direction à suivre. En tenant compte de ces aspects dans votre pratique quotidienne et en dehors de votre tapis de yoga, toutes vos décisions et actions seront plus réfléchies, conscientes et ‘élevées’ ce qui vous permettra d’être plus vrai(e) avec vous-même et avec les autres.


Amour et lumière.


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